Marc Perelman
UFR SITEC, Pôle de Saint-Cloud (Métiers du livre)
 

Séminaire : “L'ÉTAT DE LIVRE(S)”

Séminaire 2019-2020 : « L’état de livre(s) »

Sous la direction de Marc Perelman (Université Paris Nanterre)

 

Les séances du séminaire ont lieu au Pôle des Métiers du livre de Saint-Cloud (11, avenue Pozzo-di-Borgo, 92210 Saint-Cloud, salle 22).

Au premier semestre, les séances se dérouleront les mardis suivants (de 14h à 16h) :

• 17 et 24 septembre ;

• 1, 8, 15 et 22 octobre ;

• 5, 12, 19 et 26 novembre ;

• 17 décembre : EXAMEN ÉCRIT

 

(Pour tout renseignement complémentaire : 06 37 46 75 55)

 

Lors de ces séances seront invités la plupart des acteurs ou protagonistes liés à la chaîne du livre : libraires, bibliothécaires, éditeurs, diffuseurs mais aussi écrivains, philosophes, et de façon plus générale tous les amateurs de livres…

 

Le thème du séminaire :

La question – « Qu’est-ce qu’un livre ? » –, posée par Emmanuel Kant, il y a plus de deux siècles, a-t-elle gardé toute sa pertinence interrogative et sa puissance épistémologique au temps nouveau que certains définissent comme celui d’une révolution non seulement des supports de lecture mais également, et plus profondément, de la lecture ou plutôt d’un mode de lecture et même plus largement d’un mode d’appropriation de la connaissance que le livre sous sa forme aboutie de codex avait engagé et qui serait désormais remplacé par le numérique ?

Qu’en est-il de la structure du livre sinon de son essence ? Si le livre a toujours été situé au croisement du matériel et du spirituel, il n’est pas qu’un objet, un outil ou un « ustensile », il est aussi une véritable « modalité de notre être » ou une « référence ontologique de l’humain » pour reprendre Emmanuel Levinas. La totalité de la société pouvait se fixer, se concentrer dans le livre, lui-même étant une forme de cristallisation du temps et de l’espace, comme s’il pouvait tout autant se dilater jusqu’à épouser les formes de la société (la Bible). Reste que l’essence du livre ressortit à la pensée d’un auteur ; la « spiritualité » de l’œuvre, à savoir le fait de déposer un texte écrit, ressortit en effet à l’esprit de celui qui l’a pensé. Le livre est bien un « objet investi d’esprit » pour emprunter à Husserl. Malgré cette histoire, depuis l’apparition et le développement récent de la technologie du numérique, on assiste par contre à un vacillement du statut de l’objet « livre ». N’est-il pas maintenant devenu habituel de distinguer le « livre papier » du « livre électronique » pour mieux appréhender l’un et l’autre et pour mieux apprécier les enjeux réels qu’ils représentent.

Nous nous interrogerons sur la portée sociopolitique de cette innovation technologique non seulement eu égard au caractère « professionnel » du rapport au livre en tant qu’auteur, lecteur, éditeur, libraire, bibliothécaire…, mais aussi eu égard au rapport d’intimité, à savoir ce lien consubstantiel entre soi et cet objet séculaire sur lequel l’Université s’est en grande partie fondée et s’est en grande partie développée depuis le Moyen Âge.

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